29 mai 2009

Recyclage

"La mort constitue notre nourriture la plus élémentaire tu vois c'est une question de timing sweet jane le moment juste entre le passage à trépas (avant : humainement insoutenable) et la putréfaction (tu niquerais une vieille flétrie ? perso non)[j'en pose une pour jean-françois pourri] c'est le cycle de la vie les vers les mouches les charognards surtout ces enfoirés de charognards ceux qui se servent quand tu es à terre mais bon livin' la vida loca comme on dit là-bas ou ailleurs alors on se décompose et ton toi morcelé est gobé en gueule fissuré selon les lignes du puzzle mastiqué digéré absorbé catabolisé-anabolisé intégré à la machinerie diaboliquement cellulaire au rodage humain trop humain de quelqu'un que l'on ferait mieux d'aimer de tout son être éclaté parce que lui lui il t'aime il t'aime parce qu'il se construit à partir de toi et des autres qu'il a phagocyté alors tu devines que sa personnalité n'est rien d'autre qu'un patchwork de tous les morts qui le hantent la singularité m'en parle même pas juste une concrétion de corps étrangers en guise d'identité."

C'est bon ça, ça sera le titre de mon autobiographie.

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"La question du moment est de savoir si l’on doit supprimer les emplois de caissière dans les grandes & moyennes surfaces. Pour moi oui.
Cet après-midi, la caissière de Carrefour avait du psoriasis. Ça me gênait. Non pas qu’elle ait cette maladie, non ça je n’ai rien contre, elle ne l’a pas choisi, ce qui me gênait c’était le fait qu’elle manipule mes achats avec ses mains psoriasiques, avec sa peau prête à se détacher, à tomber, à se coller à mon steak ou à mon gel douche. L’idée qu’en déballant mes objets de consommation je pouvais retrouver un squame chez moi me crispait terriblement, je voyais déjà les multiples parcelles de peau blanche s’amonceler dans ma maison. Je n’ai pas invité cette dame (que j’imagine charmante au par ailleurs) chez moi, elle ne doit donc pas y rentrer, et par elle j’entends aussi sa peau. Paraît-il que lorsque l’on gratte les squames, il y a en dessous une goutte de sang, « la rosée sanglante » comme disent les médecins. Avec cette goutte de sang chez moi, puis-je avoir le sida ? Très certainement pas, le taux de transmission doit être extrêmement faible mais cette question m’empêchera de dormir une bonne partie de la nuit.

A Bordeaux il y a un supermarché avec caisses automatiques, j’y ai acheté du vin avant le concert de Wovenhand. Les emplettes sont déposées sur une machine qui lit les codes barres, cumulativement, et estime le poids pour éviter toute tentative d’achat irrégulier. Le tout se déroule, rapidement, simplement sous l’œil vigilant d’un grand noir aux bras croisés et au costume bon marché. Pas de fraude, tout bien a bien été contrôlé et l'instant commercial se termine sous le regard approbateur du sosie de Barry White, juge-arbitre de l’émission des records « yeah, yeah it’s good ».

Les humanistes usent de l’argument de la perte du contact social comme défense. Tu parles ! Bonjour (bonjour) – Par carte ? (oui) – Merci, bonne journée (merci, au revoir). On ne rétorque même pas un bonne journée à vous aussi, on estime avoir été suffisamment poli en disant merci, ou alors on se doute qu’une journée de caissière Bac-3 est forcément mauvaise, donc pas la peine de l’enfoncer plus."

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Fait remarquable cette année j’ai eu tous mes examens du premier coup. J’avais l’habitude de me faire avoir sur un ou deux trucs généralement, ne serait-ce qu’une option dont on ne comprend même pas l’utilité si ce n’est d’envoyer des gens aux rattrapages. Mais là rien, le vide, walouf comme disent les scandinaves, j’en étais choqué. Même l’épreuve d’immuno (aka le module 8)! Merde l’immuno quoi, le truc que je déteste le plus avec l’histologie depuis près de cinq ans maintenant. Eh bien même ça je l’ai eu, alors que les chefs ont eu la bonne idée de nous sortir un item vu au programme de l’an dernier (Maladie de Cröhn vue en gastro) avec une question magique sur la vaccination de la grippe chez un patient sous immunosuppresseur et une sur l’interêt de la vidéocapsule dans un syndrome de König. Cette année, j’ai pris mon pied dans l’immuno-rhumato et un lupu du cul, une pseudopolyartrhite rhizomélique +/- Horton m’auraient donné autant de plaisir que des Arlequins de Lutti, je dois l’avouer.

J’ai même réussi le hold-up d’avoir 16 à une option sans avoir révisé, je devais lire les 500 pages de poly la veille mais j’étais en train de boire une pinte à 17 heures (juste après le fameux module 8) quand des amis m’ont téléphoné pour me proposer d’aller voir Grails à l’Olympic. J’ai dit merde aux révisions de dernier jour et oui à la musique grasse.
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Les années passent, je n’ai toujours pas l’impression de savoir quelque chose, d’avoir appris des connaissances utiles, l’impression de passer à coté de l’idée principale en épreuve, de n’avoir écrit que l’accessoire, écrit une liste dont il manquerait le titre puis de rendre ma copie comme on déposerait un bulletin jeu-concours pour une croisière pascal sevran à la poste.
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Incessamment sous peu je vais me marier avec Natasha Khan de Bat for Lashes, on devrait faire ça le 20 juin je pense, le 21 je suis de garde, le 19 j’ai poney. J’ai profité de son concert à l’Olympic le 20 mai pour faire ma demande, lui dire combien elle était parfaite, les deux soleils qu’elle était dans ma vie, que j’appréciais sa frange has-been à l’heure où les putafranges ont ravalé la leur, et que même cette marque de culotte sous une tenue à rayures hypnotisante ça me faisait fondre (ce qui doit être du au fait que je déteste les strings). Une chemise de bucheron à carreaux et je te fais des enfants.

Les plus choletais d’entre-vous auront reconnu l’Etang des Noues comme décor de la photo.
Et cet album a autant la classe que Frédéric Taddéi.

Et puis j'aime les concerts où il y a de l'autoharpe. Même si c'est, de mémoire, uniquement le deuxième concert où j'en vois une. Le premier étant Xiu Xiu en première partie de Silver Mt. Zion en juin 2006 à l'Olympic. Jamie, capable du pire comme du meilleur, comme Saez, même si, dans le pire, Xiu Xiu est toujours mieux que Damien 16.

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Le dernier Grizzly Bear est cool et j’ai trouvé Secession de Tu Fawning en vinyle. J’ai été 22ème mondial à un jeu facebook et je retourne voir le Lonesome French Cowboy. Vive la vie says Fuzati.

Yeah yeah it’s good it’s good !

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Vous êtes nombreux à m’avoir envoyé des e-mails électroniques pour savoir ce que devenait Brian Molko de Placebo. Nous savions depuis l’album Black Market Music que Brian avait arrêté la musique. Nous avons retrouvé sa trace et aujourd’hui, il se trouve que Brian est modèle pour une marque d’implants capillaires. Il redonne ainsi de l’espoir à tous les chauves et dégarnis du monde entier. Jean-Marc Barr pourra ainsi ressembler à Marc-Olivier Fogiel et Cauet deviendra drôle. Brian donne du bonheur aux gens et c'est ça qui est bon. Merci Brian.








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Pulp, the fear. Même si on pourrait leur reprocher d’avoir nuit à Suede par leur succès, tout comme Divine Comedy. On pourrait dire ça d’Oasis et de Blur aussi mais ce n’est pas la même catégorie. Ces deux derniers font quand même dans la chanson facile de stade de foot pour étudiants en école de commerce. Brett Anderson est d’accord avec moi.

(oui, en voyant le clip on se dit que Brett, en 1993, il avait déjà tout compris avant tout le monde)


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Post inutile, pauvre, j'en suis conscient mais il faut prouver que j'existe, que les exams sont finis et que de faire 9h-23h à la fac c'est obsolète. Pour mes voisins physiques, j'existe par l'écoute de musique à volume élévé ; alors il me fallait faire ça pour mes voisins éléctroniques.

11 mars 2009

Avale Jean-Charles, avale !

Tu étais là, Madone à l’utérus, à exhiber ton prolapsus à qui paierait pour ton bénéfice secondaire. Exposition, stade I – hystérocèle intra-vaginale, paucisymptomatique, invisible, trop subtile ; stade II – affleurant l’orifice vulvaire, début d’auto-érotisation, le passage par le tractus génital attirerait sûrement les curieux, hélas encore trop peu ; stade III - prolapsus extra-vulvaire, tout est en place, à la vue de tous, rose et sain, ostentation du normal.

Un peu de sensuel ; il ne faut pas, non, qu’on oublie que l’hystérie a fait son chemin de croix dans la filière génitale. Extériorisé, odeur sexuelle, finalement le seul élément (la bassesse de la nature humaine) qui persuade les gens de rester (encore un peu) car bien vite l’on se rend compte que la vacuité -son dit vide- n’est que fictive et même pas fiction fictive (qui aurait pu amener une réflexion mais l’utérus est ici bien le seul à se réfléchir au fond des cornées courbes).

Quand la peau se tend sur les os comme un linge mouillé on en devine l’animal sous-jacent, les reptations sous cutanées du reptile, le primaire en somme. Mais que penser d’un utérus atone ? Du muscle lisse trop sophistiqué pour renvoyer à quelque chose de viscéral. De certaines femmes il peut être anté ou rétro versé mais chez toi on a plutôt à faire à une rotation lévo ou dextrogyre, fonction de, une histoire de séduction je crois, polarisé par n’importe quel beau parleur qui semble croire à ce qu’il dit (la latche), le genre d’instant T où les convictions personnelles s’écoulent par les voies naturelles.

Je me souviens du rêve de Winnicott, la position est la même, à la corbeille du théâtre sur la chaise de la spectatrice, tu te tiens le fruit de la ptose serré contre ton sein mais également au nez et la barbe de tous. Admirez-le, admirez-moi, je suis là ! Et pourquoi pas un chat ou un enfant en substitution pendant qu’on y est. L’objet se doit d’être du soi maniéré, modelé, un polype sculpté mais pédiculé, un lien au soma, un masque au bout du fil – à moins que ce ne soit une éruption cutanée (Vespertilio ? Lupus érythémateux disséminé – la plus poétique des maladies à mon goût), associations pas si libres.


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Souvenir d’une soirée au Violon Dingue, des Delirium Nocturnum et le Lonesome Cowboy des nuits nantaises. Federico devient le nœud sinusal de mes soirées. A mon bras mon interne de rhumato, entre deux reprises nous attendons l’hymne à la baise. Moi pour la musique, la poésie, elle pour m’attirer dans ses bras d'araignée désarticulée. Je lui plais, j’en suis convaincu, pour preuve elle m’a demandé de venir travailler dans le service un lendemain de gardes de sutures où j’étais censé être de repos. C’est son côté docteur ès maladies auto-immunes qui m’a tout de suite plu chez elle. Les lupus érythémateux, les spondylarthropathies, les Gougerot-Sjögren, … moi ça me fait fondre, contrairement à la rhumatologie articulaire pure qui est ennuyeuse comme une conversation msn. Bref, j’ai accepté de revenir. Refuser c’était jouer la carte du « je te résiste » et donc entrer dans le jeu sur son invitation d’emblée donc avouer que j’ai le béguin pour elle. Trop facile. J’ai préféré jouer la carte du mec que ça ne dérangeait pas de venir travailler après avoir suturer des mecs bourrés pendant une nuit de 14 heures sans dormir entre les deux, par conséquent lui résister (à son jeu, pas à sa demande) réellement, faire croître le désir en elle, silencieusement en passant pour un total indifférent, j'esquisserai même un air surpris lorsqu'elle m'embrassera au détour d'un couloir. (Sun Tzu – l’art de la guerre)

You know i'm no good (cover)

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Cheminées Poujoulat : un conduit pour la vie
« On dirait une pub pour le dépistage du cancer colo-rectal. »
Ma mère me dit que l’humour c’est génétique et que j'ai le même que mon frère. Je l’accepte en tant que compliment, la citation sus-jacente est de lui.



10 mars 2009

My own private Arizona (ou Yvette Horner a la cheminée en forme d'accordéon)




« Vous avez du retard les enfants » Délicat rappel de nos âges avancés, vingt-trois ans, de la part de la médecin du service de grossesse patho avant d’entrer dans la chambre d’une patiente de vingt ans. Quatrième grossesse. Un avortement, un né à terme, une grossesse extra-utérine. Soit, à vingt-trois ans, pendant que certains font des gosses, vivent à deux et ont un métier (de con) moi je passe mes samedi soirs ivre mort à descendre des bières volées par palettes entières avec mes potes, à me battre avec des inconnus sur les parkings de drive-in ouverts de nuit, à me faire ramener par un pote en voiture puis à tituber sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller maman qui dort dans la chambre d’à côté. Juste avant de sombrer (dans le sommeil) j’essaye de me positionner afin que mes voies respiratoires soient dégagées si jamais il m’arrivait de vomir dans mon sommeil, ce qui ne m’arrive pas mais sait-on jamais !

Direction Bordeaux, rendez-vous avec David Eugene Edwards, la route défile sous les pneus de la grosse cylindrée de S. Ce n’était pas uniquement le fait de rouler autant qu’on voulait sans qu’aucun de nous n’ait à payer la moindre goutte d’essence mais il y avait dans l’atmosphère de l’alfa roméo du concessionnaire un climat serein et détendu. Le petit-fils du prêcheur sillonnant les routes du Colorado devait déjà nous bénir. David Eugene Edwards est habité par sa musique, autant physiquement que psychiquement il la transpire. On l’imagine volontiers peu loquace, petit-fils dans la roue du religieux ayant trouvé son art comme expression de sa foi. Dans la même soirée on croise le batteur de Noir Désir (qui ne nous reconnaît pas !) et on se demande pourquoi les garçons bordelais s’étaient tous déguisés en sosies de Bertrand Cantat.

Pendant ce temps l’Amérique élisait Obama. L’homme qui allait changer la face du monde (laule). Je prenais Bush pour un crétin, au début. Puis j’ai appris que son livre préféré était L’étranger d’Albert Camus – comme moi. Peut-être même que ça lui arrive de lire l’étranger en écoutant l’éclat du ciel était insoutenable d’HRSTA. Quelqu’un qui a l’étranger comme livre préféré est forcément quelqu’un qui a tout compris à la vie. L’auteur préféré d’Obama est Shakespeare… Shakespeare ! Quelle connerie ! Personne n’aime Shakespeare, ça c’est bon pour baiser des meufs sur le campus mais ça s’arrête là. Dans son discours d’investiture Obama a expliqué, avec son sens du politiquement correct, que s’il retirait les troupes d’Irak c’était pour en caler plus en Afghanistan. Rappelons que les Etats-Unis ont envahis l’Afghanistan pour traquer Ben Laden, c’est là que la chose acquiert sa plus grande dimension comique. Puis ensuite il a rééxprimé sa tolérance envers les peuples, qu’ils soient chrétiens, juifs, musulmans, hindouistes, agnostiques … avec Obama on a le droit de douter de l’existence de Dieu mais pas de le nier. Même moi qui suis plus proche de l’agnosticisme que de l’athéisme, j’ai trouvé ça choquant. Après Miss France a pleuré et le jeu des boîtes a sauté … sick sad world.

Et puis True Blood, avec mes amis sudistes conservateurs du white trash. Le meilleur générique vu depuis ceux de Carnivàle et Dexter. Et puis la déception. Que les effets spéciaux soient pourris on s’en branle, que les acteurs soient mauvais passe encore … mais que le scénario soit pourri est intolérable. Autant intolérable que l’absence de charisme de Sylar dans Heroes avec sa casquette, son air de crétin et son skate sous le bras.

J’avais l’impression que l’Amérique n’était plus qu’un exosquelette vide des personnages de Thomas Pynchon, résidents viscéraux. J’avais besoin de retrouver mes racines, de faire un retour aux origines. L’Uruguay étant au bord de la guerre civile, les USA me serviront de pays natal de substitution.

L’avion se pose à New York et j’ai envie de gerber. La ville est horrible, tellement éclatée par son absence de personnalité, le brassage multiculturelloethnique en a fait un vomi informe. J’ai sous les yeux une concrétion de tout ce que l’Europe architecturelle a pu faire de pire. Non, j’exagère, aucune trace de l’insulte à l’esthétique que sont les maisons alsaciennes. L’expression « maladie de surcharge » a d’ailleurs été inventée pour elles. Les gens sont cons, pressés, sales, bruyants, d’ailleurs à part Sonic Youth aucun groupe de musique brillant n’est sorti de cette ville, ce qui veut tout dire. Je ne tiens pas douze heures et je file en Arizona direction Tucson. .. et à peine la ville se désincruste du pied de la montagne que je me sens chez moi. La ville respire la créativité, et l’on croise au pied de l’église un membre de Calexico. Je me fais la promesse de passer quelques uns de me derniers jours ici.

Le retour en France est difficile mais je touche du doigt le sens de la vie un dimanche soir dans un bar à strip tease. Usé, ma déesse éphémère danse devant moi, je ne sais pas ce qui me vaut l’honneur de cette danse à mon égard, je m’enfonce dans ma chaise, la contemple, elle, son corps, sa danse, les courbes qu’elle dessine dans l’espace, chaque mouvement de grâce imprégnant ma mémoire argentique ; je repense à Tucson, à l’aura de David Eugene Edwards, aux romans de Thomas Pynchon, à la plage de Montevideo, elle continue de danser, je balance ma tête en arrière, le sourire aux lèvres, heureux.
Et je ne bande pas.

J’ai une pensée pour Michel Houellebecq et l’année 1999.
Je me retrouve externe en pédopsychiatrie, bien que je m’étais promis de ne pas y retourner il y a trois ans. La perspective de passer mes journées avec des mômes pleurnichards a eu raison de moi, pédiatrie non / pédopsy oui, d’ailleurs mes quelques gardes aux urgences pédiatriques conforteront mon choix a posteriori. Mais l’histoire se répète et je recréé ma systémie familiale autour de moi. La sénior, blonde aux yeux bleus est ma mère, je l’appellerai même par son prénom puis séniorita dans un moment d’égarement, mes trois internes, femmes, dernières années donc plus âgées sont mes trois sœurs avec nos différences d’âges, une brune, une châtain, une blonde, le mimétisme va même jusque dans les prénoms. Dieu est souvent absent, il nous éclaire de sa lumière en de rares occasions mais cruciales et je n’aime pas les rares moments où je le vois faillir. Moi, petit dernier dans la séduction.
Je m’épanouis vraiment dans ce stage, même si un moment je me demande pourquoi mort inceste violence sexe maladie sont les piliers du temple dans le sein duquel mon corps ne me pèse plus.

Je retourne voire 31knots, le chanteur me donne en main propre sa cymbale comme gage d’amitié ou bien c’était juste alabien. « 31knots est-il le groupe le plus méconnu de cette décennie ? » sera l’hypothétique titre de la prochaine note. Je parle avec un espagnol ivre, il pue de la gueule, mais c’est pas l’alcool, ça sent le renfermé, paradoxalement, parce qu’il n’arrêtait pas de l’ouvrir (sa putain de gueule pendant le concert), je ne pipe aucun mot et il se met à manger du papier. La triste vision que j’avais des espinguoins est confortée par ce moment de vie.

Retour en Vendée, le pays aux verts infinis sous un ciel gris, « l’infini éteint ». Marc-Edouard Nabe me fait la lecture et je fraude le TGV en paix. Je pense à la seule femme drôle que j’ai pu rencontrer, je lui enverrai un mail dans la soirée (ce qui est contraire à mes habitudes) après tout ça fait quinze jours que je ne l’ai pas vue, depuis mon départ de là où le visage du Baron Samedi se dessine dans les traits émaciés des corps faméliques.

C’est l’histoire d’un mec, plus intéressé par la psychiatrie que par autre chose et qui devant une hypercalcémie à PTH normale haute à bilan iconographique négatif dit « cervicotomie exploratrice ! » et se voit répondre par le chef de clinique « toi tu veux faire chirurgie ! » - éclats de rires de ses co-externes.
C’est l’histoire du même mec qui après un flipper à l’internat traînait entre les blocs opératoires d’orthopédie vers 9h du matin. Soudain un anesthésiste enjoué (j’ai dit enjoué pas gay, tout comme j’ai dit anesthésiste et pas infirmier) lui dit « ça te dit de participer à un gros truc ?», le même mec qui pense que la chirurgie supplante l’art surréaliste dit « carrément ». 9h30 de bloc habillé en stérile non-stop avec le big boss sans manger, sans boire, sans une minute de pause, pour un sarcome d’Ewing de la branche illio-pubienne avec extension à la coxo-fémorale avec nécessité de faire une exérèse monobloc avec le trajet de la biopsie inclus puis allogreffe de hanche et prothèse de tête fémorale. A la fin j’hésitais à demander à une infirmière à ce qu’elle glisse un urinal sous ma casaque pour que je puisse me soulager sans me servir de mes mains et ainsi rester stérile.
Et puis c’est l’histoire d’un service d’orthopédie qui fait ses staffs du mardi matin à 7h45 en anglais, sur décision du boss suprême (# du big boss). A 66 year-aulde womène fall frome his High at the hôpital-nord, she has been seen by the interne de garde, et ainsi de suite… certains se débrouillent, d’autres parlent comme des buses mais personne ne les corrige, ne les supervise donc l'interêt en est plus que limité selon ma propre appréciation … puis quand ça commence à s’engueuler sur la marche à suivre en anglais viendra un moment où surgira : « bon les mecs c’est sérieux-là, on parle en français ! »



David Eugene, aussi classe qu'Abitbol Georges. Golden Rope.

24 décembre 2008

S'envoyer en l'air ...

... avec une femme aussi belle. Le genre de cadeau rare que peut offrir la vie. Pour ma part ça m'est arrivé deux fois. Mais elle n'avait ni son âge, ni son érudition, ni son charme. Ces defects nous auront été préjudiciables à la tentative d'une troisième mission, d'un troisième vol.

10 décembre 2008

Les filles d'à côté

Dieu et les femmes qui m'ont fréquenté savent à quel point je n'ai pas de cœur, à quel point je suis insensible, à quel point à l'intérieur je suis un trou noir, un vide, un appel d'air capable d'absorber la souffrance des autres sans en subir la moindre modification interne ou externe...


... pourtant cet album me met, putain, au bord des larmes.





Mono & World's End Girlfriend - Palmless Prayer/Mass Murder Refrain



Ma préféré était Magalie, et vous ?

28 octobre 2008

Zinédine Zidane 1998, père des jumeaux de Rachida Dati 2008.


Au-delà des grivoiseries se cache quelque chose de nettement plus intéressant dans le domaine de la prévention des complications de la grossesse.

Correlation between oral sex and a low incidence of preeclampsia : a role for soluble HLA in seminal fluid?

The involvement of immune mechanisms in the aetiology of preeclampsia is often suggested. Normal pregnancy is thought to be associated with a state of tolerance to the foreign antigens of the fetus, whereas in preeclamptic women this immunological tolerance might be hampered. The present study shows that oral sex and swallowing sperm is correlated with a diminished occurrence of preeclampsia which fits in the existing idea that a paternal factor is involved in the occurrence of preeclampsia. Because pregnancy has many similarities with transplantation, we hypothesize that induction of allogeneic tolerance to the paternal HLA molecules of the fetus may be crucial. Recent data suggest that exposure, and especially oral exposure to soluble HLA (sHLA) or HLA derived peptides can lead to transplantation tolerance. Similarly, sHLA antigens, that are present in the seminal plasma, might cause tolerance in the mother to paternal antigens. In order to test whether this indeed may be the case, we investigated whether sHLA antigens are present in seminal plasma. Using a specific ELISA we detected sHLA class I molecules in seminal plasma. The level varied between individuals and was related to the level in plasma. Further studies showed that these sHLA class I molecules included classical HLA class I alleles, such as sHLA-A2, -B7, -B51, -B35 and sHLA-A9. Preliminary data show lower levels of sHLA in seminal plasma in the preeclampsia group, although not significantly different from the control group. An extension of the present study is necessary to verify this hypothesis.

KOELMAN C. A. ; COUMANS A. B. C. ; NIJMAN H. W. ; DOXIADIS I. I. N. ; DEKKER G. A. ; CLAAS F. H. J.
Annual Meeting of Japan Society for Immunology of Reproduction (JSIR) No14, Tokyo , JAPON
2008, vol. 46, no 2, pp. S1-S49 (1 p.3/4), pp. 155-166


Pour les non-anglicistes et les nuls : il est question de la relation entre l'ingestion de protéines solubles du sperme et l'incidence de la préeclampsie, une complication de la grossesse qui aboutit à une hypertension artérielle ainsi qu'une atteinte d'organe (notamment le rein).

En résumé je citerai mon interne : "celles qui sucent et avalent développent moins de prééclampsies".

Voilà une nouvelle qui, à coups sûrs, changera la prise en charge ainsi que la prévention des grossesses à risques.

Suite à cette découverte, une foule de questions me vinrent à l'esprit. Quel fût le cheminement intellectuel de l'investigateur de l'étude ? Comment obtenir une source de financements pour mener à bien sa quête (a-t-il sucé pour réussir) ? Les conditions de réalisations étaient-elles indemnes de biais ? Randomisé ? En double aveugle ? Conditions de recueil ? Certaines femmes avalaient-elles le sperme de leur mari, de leur conjoint ou encore du père de leur enfant, face à d'autres qui avalaient alors celui d'un autre membre de leur famille, d'un inconnu ou un placebo (aka
fakesperm) ?

Ensuite se soulève la question de l'éthique. Comme lorsque l'on veut comparer l'efficacité de deux chimiothérapies, peut-on laisser à un groupe de femmes une plus forte probabilité de développer une complication aux conséquences potentiellement tragiques alors que l'ingestion de quelques gouttes de bon sperme leur serait salvatrice ?


Quand l'inspecteur Derrick ...

09 octobre 2008

Microfictif

Mon acné rétentionnelle contre son strabisme convergent. Notre couple se devait d’être construit sur une égalité quasi parfaite, du moins sur les aspects visibles. De prime abord aucun d’entre nous ne pouvait prendre un ascendant sur l’autre, c’était une règle d’or et j’y tenais autant qu’à ma collection de carte Magic. La formalité de l’égalité physique réglée la machine était lancée.
Bonjour je m’appelle Jean-Donatien Guebwiller, trente-quatre ans, marié, deux enfants et je porte à gauche.
_ Mais appelez-moi Jean-Do.
Je suis graphiste, ce qui consiste à donner une identité graphique à des objets qui n’en ont pas. Moyennant finances bien entendu. En réalité l’identité graphique est une vaste foutaise, convenons-en, mon métier consiste par un jeu de couleurs et de logos à faire croire au peuple consommateur que boire de l’eau est autrement plus épanouissant que de boire du vin ou même un soda. Etant affilié au domaine de la publicité, l ‘important est de faire croire, de faire naître l’envie par une vision non contractuelle. Si la publicité est la relève du plus vieux métier du monde, mon rôle dans ce système est l’équivalent d’un habilleur pour prostituée.
Ma femme et moi jouissons d’une place très honorable parmi notre cercle d’amis, nous suscitons une sorte d’admiration chez eux. Même si au départ cela était non volontaire, nous y avons pris goût et avons creusé le sillon. Nous organisions des dîners pour leur montrer ô combien nous avions meilleur goût qu’eux pour la décoration d’intérieur, ils nous enviaient depuis leurs logements exigus que leurs salaires de caissière chez Cora ou d’intérimaires leurs permettaient tout juste de payer. Bon samaritains, nous les accueillons toujours avec le sourire et toujours prêts à les écouter puis à nous épancher sur notre vie sexuelle, les boîtes à partouze pour qu’ils sachent à quel point nous sommes libérés des restrictions de la morale judéo-chrétienne. Cependant une autre règle d’or que nous nous étions imposés était de ne pas pratiquer avec eux.
_ Don’t fuck with friends.
Quand bien même ils nous avaient déjà vu nus, par le biais de photographies artistiques, nous nous devions de rester pour eux, du domaine du fantasme donc inaccessibles. Je n’ai jamais été infidèle. Ma femme, oui, une fois. Un pianiste officiant alors pour une gagnante de télé crochet, cela semblait l’occasion rêvée pour elle de lancer sa petite carrière dans la chanson sucrée. Hélas pour elle cela n’a rien donné. J’étais déçu par l’adultère mais je crois qu’elle, était plus déçue que moi. Du fait que son plan n’ait pas abouti. Elle en a pleuré pendant trois semaines.
_ Ce n’est pas à vingt-six ans qu’on peut trouver du travail !
Je me sentais coupable de lui avoir, alors un temps, reproché ce petit écart. Une femme inactive rappelant trop le modèle patriarcale fascisant, je lui ai fait un puis deux enfants afin de légitimer sa présence à la maison. Elle en oublierait par la même occasion l’inaboutissement de ses études artistiques.
Pour ne pas fâcher nos parents respectifs empreints de valeurs, nous nous sommes mariés dans la foulée. Puis Alphonse et Léontine virent le jour. Ces prénoms étant alors totalement hors d’usage lors de leur naissance, ils feraient à coups sûrs fureur dans la cour d’école. Nous ne voulions pas qu’ils partent d’un mauvais pied dans la lutte sociale qui les attendait. Secrètement nous espérions qu’ils forment un couple aussi harmonieux que le notre, qu’ils soient un modèle miniature de notre binôme.
Peu de temps après la naissance de Léontine, les médecins ont découvert que ma femme était atteinte de tumeurs multiples.
_ De tout ce qui fait d’elle une femme.
Avait alors dit le gynécologue. S’en était suivi une hystérectomie avec ablation annexielle ainsi qu’une ablation des deux seins. Nous nous sommes gardés de le dire à nos amis et habillée, ça ne se voyait pas ou si peu, les seins étaient remontés ce qui d’extérieur était un plus. Son vagin était devenu plus douloureux, nous pratiquions alors l’amour anal bien plus souvent qu’à l’accoutumée - à savoir le samedi soir et pendant les périodes de menstruations. Dans les clubs libertins que nous fréquentions, il y avait toujours un mec un peu vicieux, taré pour la besogner et même être attiré par ses seins alors que la reconstruction n’avait franchement pas la même couleur de peau et que le tatouage mamelonnaire laissait vraiment à désirer. Si la différence peut exciter, elle ne doit en aucun cas être accompagnée d’invalidité, c’est pourquoi sur le parking du club je badigeonnai son vagin de xylocaïne afin qu’elle ne soit pas incommodée par des rapports dits traditionnels.
Il y aussi eu une ostéoporose précoce, je guettais alors à chaque coin de couloirs ses pas hésitants, supportant son dos qui se courbait de plus en plus, pour prévenir la chute et la fracture du col du fémur suspendue comme une épée de Damoclès au dessus de notre perron. J’avais préprogrammé le GPS pour qu’il m’indique le chemin des urgences au, cas où. Cette attitude paternelle me valait les faveurs de sa famille, ils étaient alors enclins à ce qu’on ne viennent plus qu’un dimanche tous les deux mois et nous pardonnait le retard dans le baptême de nos enfants qui avait eu lieu pendant les grandes vacances, pour que l’on ait peu de chances d’être vu par nos amis franchement anticléricaux.
Politiquement je me suis toujours senti concerné par le sort de mon prochain, c’est pourquoi j’ai toujours voté à gauche – comme mes parents. Je n’ai jamais adhéré au parti dominant car il était trop souvent envahi d’une idéologie nazie de droite et je ne pouvais alors cautionner cela, bien qu’au final mon vote leur revenait toujours. J’ai songé à la gauche extrême mais avec l’argent que je gagnais et une femme inactive je n’aurai pas été bien vu.
L’année dernière j’ai voulu emmener Alphonse à la manifestation pour protester contre le second tour de la présidentielle Jean-François Copé contre Marine Le Pen. Pour le sensibiliser à l’engagement politique dès le CE1 et pour également montrer mon désaccord. Surtout qu’en week-end en Normandie à ce moment-là je n’avais moi-même pas pu voter. Ayant pris mon jour de congé je suis aller voir son instituteur pour lui expliquer la situation. Son regard d’ahuri m’a paru comme un refus, de toutes façons il n’a pas son mot à dire. Quittant l’école j’en ai profité pour écrire « nazi » sur sa voiture avec les clés de la mienne. L’enfoiré devait voter à droite, c’était maintenant une certitude.
Ma femme et moi occupions nos jeudi soirs à aller vers notre prochain. Nous servions la soupe populaire dans un centre où la misère humaine manquait souvent de peu de nous mettre la larme à l’œil. Entre les haleines alcoolisés et les visages crouteux, nous étions heureux de pouvoir venir en aide à ces pauvres gens, de leur apporter un peu de réconfort. Nous avions acheté doudounes et bonnets Quechua que nous mettions uniquement les jeudi soirs, ce qui nous protégeait du froid, des contacts trop rapprochés avec les miséreux et dissimulait nos vêtements plus onéreux qui auraient pu prêter à confusion sur la réelle valeur de notre engagement. Nous faisions une lessive spéciale vêtements de surface à notre retour puis nous les rangions soigneusement en attendant sagement la semaine suivante pour les ressortir.
Un soir un pauvre homme délaissé par la société moderne a pisté la Fiat Punto dont nous nous servions uniquement à cette occasion jusqu’à chez nous, à peine sortis il est venu à nous nous suppliant de l ‘héberger pour la nuit. Ma femme a pris peur, je lui en ai collé une par surprise et j’ai profité qu’il soit à terre pour démarrer en trombe. Ma femme ne voulait pas passer la nuit à la maison de peur qu’il revienne dans la nuit.
_ J’ai du payer une nuit à l’hôtel pour nous deux !
Le lendemain nous avons déposé plainte et depuis cet incident, nous n’allons plus à la soupe populaire. Fort malheureusement.


Merci à celui qu'on appelait Pénis Gaufrette, musique référence et un cinq centième de texte.

24 septembre 2008

La mia vita violenta


Ça sent l’Amérique.

Rouler fenêtres ouvertes, le vent, la nuit, autoradio volume : max – 2.
Calexico, Fugazi, Sonic Youth, Little Rabbits.
Périphérique désert, zone commerciale, néons aguicheurs des concessionnaires automobiles, temples de la consommation désertées mais illuminés à fleur de route, véritables sapins de noël posés sur mer d’huile solide. Feu rouge, passe-moi une cigarette honey, avec l’argent gagné aux chevaux elle s’est acheté une robe à paillettes, aussi vulgaire que son visage.

Des microfictions à la macroréalité. Sortie de ville, accélération, doigt d’honneur aux limitations, anyway j’ai l’airbag. Le volume sonore toujours plus fort et la moustache toujours plus longue, une histoire d’amour avec les reines de l’âge de pierre version french middle class : Davidoff, Seresta, Vicodine, Seroplex, Trivial Pursuit, Graffenwalder strong, oh.
Blind-test, parties de palet, de jambes en l’air et rires. Plus de bières que de mal.

Nuit au bord du lac, je te dis que l’étoile du nord c’est celle-là, réveil surréaliste, un cavalier échappé d’une reconstitution médiévale « bonsoir » « pédé » puis une femme du dernier Reich en date lançant des cris sur l‘eau, Belle, la chienne est désobéissante certains jours, paraît-il, femme sympathique malgré les apparences.

Avaler la route encore, l’asphalte comme oxygène, le bras à travers la vitre, yeah, variations dans la cinétique du temps. Cholet – Trementines, Trementines – Nantes, Nantes – Saint-Nazaire, concert de Sonic Youth depuis la passerelle du Queen Mary II. « C’était pas Jim O’Rourke à qui je viens de serrer la main ? ». Alpha Blondy ? je dis lol, permis de revendre nos entrées à des mecs qui n’ont aucun goût.

Puis concert & concert. Je rencontre un bel italien, chanteur d’opéra, portant la calvitie comme Jean-Marc Barr, on parle Pasolini, Fellini, Buzzati, Baricco, … l’homme de ma vie, sur le coup j’ai un peu honte des autres personnes avec qui je passe la soirée, le genre à roter puis à dire gofiot, ou pire, faire du world of warcraft … Il me propose de revenir faire des lasagnes dans mon four, je me rappelle que je ne suis pas homosexuel, à ce jour j’attends toujours qu’il m’enfourne sa garniture.

Retour sur les terres maudites, je dégomme un chat sur la route, réveil de Clarisse en sursaut elle veut voir, ça ne lui suffisait pas d’avoir failli provoquer un accident l’enfoiré miaule d’une complainte si déchirante que je n’en entends presque plus l’autoradio, pire que la fois où j’ai roulé sur un gothique. Dans ma grande mansuétude j’abrège ses souffrances avec le Smith & Weston qui attendait dans le coffre de pouvoir servir un jour.

Je manque de me noyer en m’endormant dans mon bain, je repense à Anna Mouglalis qui me fait la gueule parce que j’ai oublié de répondre à son sms.
« do you wanna see ? i don’t know i spend my all time in the water »

Intégrale de twin peaks, ma moustache me sied à ravir, les gens me regardent différemment, à Carrefour les jeunes filles (en fleurs) me montrent du doigt depuis leurs cinq années, m’en fous, parce qu’Antonio Lobo Antunes. « Vous avez la carte de fidélité ? » « Hélas non ».

Deux potes font du camping, nuit dans la tente, réveil brutal de l’un, agité dans tous les sens, la tente qui manque de s’envoler. Demande à son voisin :
« Putain mais qu’est-ce que tu fous ?
_ Bein je m’branle …
_ T’es sympa mais la prochaine fois tu prends la tienne ! »

4h00, l'éternel retour, la faim, passage au drive-in, dieu bénisse l’Amérique, retour à la maison, les nouvelles filles d’à coté, sens du timing et manger ses frites en regardant Karen Cheryl. Phase de sommeil dans canapé, réveils récurrents par femmes obséquieuse aux propositions réprouvées par morale judéo-chrétienne moyennant finance via sms surtaxé.

Rentrée à Nantes : nouveau stage, le rêve de l’externe : Dossiers informatiques, ordinateurs de travail, courriers, comptes-rendus numérisés, bilan biologiques faits la veille pour le jour même, imagerie classées, annotées, labellisées, consultables sur logiciel simple d’utilisation, pas de tâches de secrétaire médicale à faire, planning de la semaine tenu à jour, café et friandises deux fois moins chers que dans le reste de l’hôpital. Dommage qu’on s’y fasse autant chier ! (et qu’il y ait si peu à apprendre)




Et j’ai accueilli mes 23 ans comme une veille tante à qui l’on offre le thé avant de la foutre à la porte, laissant apparaître le Luger hérité du grand-père germain comme preuve du sérieux de la situation.


09 septembre 2008

Souvenirs souvenirs ...


Le souvenir dormait. Ma mémoire est un bordel.
Comme ma grand-mère j’ai un syndrome de Diogène, je suis syllogomane de la mémoire, j’entasse j’entasse sans jamais ranger. On ne sait jamais, ça pourrait servir, la mémoire du passé quand l’histoire se répète.


Juillet 1991, je crois. Presque six ans.
Comme à l’habitude mes demi-sœurs sont en vacances à la maison, elle est pleine ce qui contraste avec les périodes scolaires où il n’y a que ma mère et moi, et mon père entre vingt heure et huit heure le lendemain matin. Curieusement je n’ai de souvenirs de la vie à la maison que pendant ces périodes de vacances.
Milieu d’après-midi, je sors de la cuisine avec mon goûter, sur la terrasse, à l’ombre du soleil ma sœur de vingt ans rase la tête de mon père. Je pose la question « je me fais une nouvelle coupe ». Je suis tenu au secret. Bien sûr il y a les hospitalisations, les visites dans cet immense hôpital où l’on doit faire une heure de route pour y aller, les moments de fatigue, les séjours en chambre stérile mais en vérité je ne sais rien, je ne fais pas le lien. Il en est à sa énième chimiothérapie, sa leucémie l’emportera dans douze mois. En vacances à l’île de Ré. J’ai toujours aimé être avec des personnes plus âgées, mes sœurs, mon frère, l’impression que grâce à ça je pourrai rattraper les moments que je n’ai pas pu partager faute de temps, faute de jeunesse.


Aout 2008. Presque vingt-trois ans, le même soleil, la même chaleur.
Je travaille maintenant dans l’immense hôpital, sauf ce jour. C’est l’anniversaire de ma mère, un peu pris au dépourvu je n’ai rien d’autre à lui offrir qu’un bouquet de fleurs acheté sur la route. Dans la maison désormais vide je la trouve à dormir dans son lit. Lorsqu’elle me demande si j’ai mon rasoir électrique avec moi le souvenir se réveille. Aujourd’hui je sais tout, dans trois jours elle aura sa troisième cure de chimiothérapie, je suis de toutes les hospitalisations, de tous les examens complémentaires, aucun symptôme ne m’échappe, je n’ai plus l’excuse de l’âge. Je ne sais pas vraiment comment raser une tête, et encore moins celle de ma mère. « n’essaye même pas de ma faire un dessin sur le crâne » Je passe par bandes du front jusqu’à la nuque, au final le résultat voulu est au rendez-vous. On se redresse tous les deux, je lui enlève la serviette que je lui avais mise sur les épaules comme chez le coiffeur, elle se frotte la tête comme un enfant qui a mis la tête dans le sable. Le regard absent, je la prends dans mes bras, je suis fasciné par le fait que l’on continue à vivre alors que les temps bénis sont bel et bien derrière nous, je trouve qu’il n’y a rien de plus beau que quelqu’un qui reste debout sans raison, à résister pour aucune cause, aucune justification si ce n’est celle d’exister.

Je ramasse les mèches éparses de la terrasse jusqu’au jardin. Certaines avec le vent me tombent des mains où glissent entre mes doigts. Dans le creux de la paume, je l’ai. Plus que les gênes, plus que l’éducation, plus que le goût de la médecine, de par ces mèches de cheveux que je viens de couper j’ai mon patrimoine entre les mains.
Et je me sens fils plus que jamais.





19 août 2008

Aimez-vous Diam's ?


Un test sur cette jeune femme bien sympathique en treize questions par Françoise Sagan.

1) Dans quel quartier chaud Diam’s a-t-elle passé son enfance ?
a. Dans le Bronx
b. A Sarcelles
c. A Garges-les-Gonesse
d. A Brunoy dans l’Essonne

2) Le vrai prénom de Diam’s est :
a. Laurent
b. Gérard
c. Fabrice
d. Diam’s

3) Sa marque de survêtement préférée est :
a. Tacchini
b. Panzeri
c. Le coq sportif
d. Jean Leduc Sport

4) Avec lequel de ces artistes a-t-elle fait un featuring ?
a. Pigloo
b. Crazy Frog
c. Eiffel 65
d. Aucun, tous ayant eu des propositions mais déclinées.

5) Le véritable poids de Diam’s est :
a. 80,63 Kg
b. 81,62 Kg
c. 83,98 Kg
d. 48,60 Kg

6) Son livre de chevet :
a.
Tractatus theologicopoliticus de Spinoza
b.
La répétition, un essai de psychologie expérimentale de Kierkegaard
c.
De la quadruple racine du principe de raison suffisante de Schopenhauer
d.
Hell de Lolita Pille

7) Diam’s commence ses concerts par cette touchante introduction.
Complétez les paroles.
«
OK. Imagine le monde et ses milliards d’habitants. Tu vois ? OK. Zoom un peu, et regarde tous les continents. Tous. Maintenant, imagine Chypre, et traverse la méditerranée. T'arrives en France. Tu la vois la France ? Bein dans la France imagine tous les départements. Tous. Tous les départements. Mais t'en prends qu'un, le 91. L’Essonne. Dans l'Essonne, imagine ... Une p'tite zone pavillonnaire, Juste à côté des Iris. Dans cette zone pavillonnaire, Imagine un p'tit Pave' tranquille Dans ce p’tit paf zoom encore Et tu vois ya une p’tite chambre Une p’tite chambre d'adolescente tranquille Dans cette petite chambre Au début des années 90 Imagine juste une p’tite meuf Qui attendait plus rien dla vie Mais qui écoute …

a. ... Enter the Wu-tang (36 chambers) du Wu-tang Clan
b. ...
It was written de Nas
c. ...
Hardcore d’Ideal J
d. ...
Pour le plaisir d’Herbert Léonard

8) Une seule de ces assertions
n’est pas de Diam’s , laquelle ?
(une seule réponse possible)
a. « La sodomie, moi ? plutôt me faire enculer oui ! »
b. « Je vous ai compris »
c. « Rien que tu ris, rien que tu teases, rien qu' tu te prends pour Alicia Keys
»
d. « Qui vient sur la Grande Muraille conquiert la Bravitude »

9) Vous avez peut-être voté pour ce(tte) candidat(e) à l’élection présidentielle avec lequel/laquelle diam’s a dansé sur un plateau de TV…
a. Charles de Gaulle
b. Ségolène Royal
c. Frédéric Nihous
d. Mahmoud Ahmadinejad

10) De quelle affection souffre Diam’s ?
a) un syndrome d’Ehlers-Danlos
b) un syndrome de Marfan
c) une myotonie de Steinert
d) un syndrome de Gilles de la Tourette

11) Dans sa chanson « jeune demoiselle », de quel malaise (profond) parle-t-elle ?
a. De l’imperfection humaine et plus particulièrement masculine.
b. De la difficulté de choisir son âme sœur à la carte.
c. De l’américanisation de nos sociétés modernes qui fait de l’homme un bien consommable pour lequel on est en droit d’exiger le meilleur, à la convenance de nos désirs les plus bas.
d. D’être moche.

12) Qu’est-ce que la chanson « ma France à moi » ?
a. Un plaidoyer pour la tolérance.
b. Un regard critique sur la société occidentale tenancière de 5000 ans de culture judéo-chrétienne.
c. Une réflexion sur les inégalités sociales entre les peuples selon le gradient géographique nord-sud.
d. Une immondice musicale pleine de contradictions, réclamant une tolérance à sens unique avec un rejet voir un déni de l’autre différent qui est tourné en dérision « France profonde, gatte-couille, Laurent Gerra, … » à l'aide de clichés éculés clichés éculés (alcool et police, église et inceste, …) pour s’imposer elle-même comme standard « mais nos valeurs vaincront ».

13) La vraie place de Diam’s est :
(réponses c et d)
a. sur scène
b. sur l’île de la tentation
c. loin des yeux, loin du cœur
d. au goulag


Nantes c'est bien, aussi pour ça. Parfois je pars de chez moi pour faire des nuits, les Little Rabbits ou les French Cowboy dans les oreilles, je passe devant la terrasse du Chien Stupide (déjà un bar qui fait référence à John Fante c'est cool) et là, je vois Federico Pellegrini une mousse et un livre à la main.