08 novembre 2006

Octobre et les autres

C’en est fini du syndrome d’Octobre et de sa révolution. Octobre est une descente, une transition sournoise entre Septembre et l’hiver. Septembre c’est l’éloge des minutes grappillées, les minutes volées aux nuits hivernales et la douceur des journées… c’est descendre du dernier train du vendredi soir et dire « bon, j’vais surfer, j’reviens quand y fera nuit » et repartir le lundi midi après une session matinale, le nez coulant, les cheveux salés, les yeux salés aussi mais par la mer. La rupture vient avec Octobre, la fin d’une relation capoteuse avec un partenaire qui ne brille plus comme avant, on reste par amour du souvenir, des moments offerts. Inutile de se voiler la face, on le sait au fond de nous : la fin est inéluctable et chaque année j’ai le pressentiment qu’elle viendra à la nuit d’Halloween.

Pour faire pardonner sa condition bâtarde, O. c’est spécialisé en tant que mois des concerts. Mogwaï + Eugene Kelly (Oui, le Eugene Kelly des Vaselines) / Thomas Dybdahl / Murat / Cyann & Ben, Kria Brekkan (Múm), Grizzly Bear / Carla Brozulich, HRSTA (dont j’ai fini par apprendre la prononciation exacte), Howe Gelb / I Love you but I’ve Chosen Darkness, papier Tigre, Radio 4 / Fischer, Housebound, Lazy. Soyons clair, il y a de la merde dedans mais je ne paye pas toutes mes places et certains soirs j’ai besoin de sortir. Au final Mogwaï sort en tête avec un concert en demi-teinte mais Glascow mega-snake, My father my king et Ratts of the Capital mettent toujours par terre. On aura du attendre les 2/3 du concert pour que Murat finisse de faire l’autiste et commence à nous parler [C’est propre chez vous ... pas une mouche, nickel, même la cathédrale… paraît que Dieu lui-même y fout plus les pieds !... à coté Clermont c’est Bab-el Oued.], je regrette aussi un mauvais choix de playlist, pareil pour C&B. Les compos d’HRSTA sont desservies par la configuration minimaliste, 3 musiciens, sur scène. La chanteuse de Múm minaude, miaule, pianote, enfantise dans sa nuisette blanche pour un concert d’une seule tenue, ne s’arrêtant que pour boire un peu d’eau, le concert s’achevant d’ailleurs avec la fin du verre, mais force est d’admettre qu’elle fait du Múm sans Múm, une voix orpheline de sa musique, la partie d’un corps sans son âme. Sinon j’ai découvert Grizzly Bear et Howe Gelb et c’était coule.

Il y a les livres aussi. Ca tombe tous les deux ans, en septembre, étalages d’étalages, éjaculations et éructations sous plastique blanc espérant le ruban rouge et au milieu de tout ça, le Moix nouveau. Yann a donc sorti son nouveau : livre et disons le tout de suite : c’est moins bon, il perd en folie et donc en génie. Il a remplacé son génie par son talent. On se reconnaît moins, on sourit moins, on ne fait que sous-rire, à quelques exceptions. Dommage. Céline avait les trois points, Yann s’attribue les deux. Autant parfois ils viennent se loger à un moment de la phrase où ils trouvent toute leur légitimité, autant à d’autres moments ils viennent par exercice dont la seule motivation est de se différencier donc sans intérêt.
Récemment j’ai enfin pu me procurer un exemplaire de Jubilations vers le Ciel, je peux donc enfin citer quand je veux, où je veux, à qui je veux ce passage qui relève du génie divin sans avoir à ré emprunter le livre à la Médiathèque Elie Chamard : *. Le dernier Cholé Delaume par contre est excellent.

En allant voir Le vent se lève [Ken Loach, palme d’or, Cannes, intellectuel], je me suis dit que Cillian Murphy avait déjà du mourir par le passé pour pouvoir l’interpréter de cette façon. Sa respiration..., Il était mort avant que la première balle ne le touche. On dit que mourir fusillé ne doit pas être douloureux… Il y avait de la douleur dans ses souffles, sa vie sortait de son corps à chacune de ses expirations. Cet enculé est beau, aussi.

Je dois avouer que depuis deux paragraphes mes propos sont fallacieux. Ses expériences sont plus attribuables à S., voire A. qu’à O. Mais je n’avais pas envie de créer un sujet rien que pour ça alors que j’en trouve ici l’occasion propice.

Parfois je me pose des questions, faites-moi part de votre avis s’il vous plait.
_ Dois-je aller voir le Dahlia noir rien que parce que l’on entend Dirge de Death in Vegas [meilleure chanson du monde] dans la bande-annonce ?
_ Le tyrolien du Juste Prix, l’homme qui comptabilise à lui seul plus de chutes que l’ensemble des émissions d’Arthur les enfants de la télé best-of spécial bêtisier les meilleurs moments des 100 plus grande chutes , a-t-il retrouvé du travail et s’est-il remis de la disparition brusque de Patrick Roy ?
_ Avez-vous remarqué vous aussi que les mecs des pompes funèbres sont tout le temps en train de se fendre la gueule quand ils attendent ?
_ Sachant que je me suis abonné chez Free le 17 septembre et qu’il faut refaire une ligne [je suis en zone dégroupée] quand aurais je un accès Internet chez moi ?

… Enfin, toute cette insouciance est finie. Nous sommes en Novembre, les journées n’existent plus. Quand je pars à l’hôpital le matin, il fait nuit et quand je rentre de la fac en fin d’après-midi, il fait nuit. Je n’ai toujours pas mis le chauffage réalisant ainsi de considérables économies d’énergie, ce qui au lendemain de la tombée de la taxe d’habitation n’est pas négligeable pour moi jeune étudiant pauvre à cause du CPE, de dominik de vilep1 et de se gouvrenemnet de droit 2 mèrd. Au-delà des économies, j’ai battu mon record personnel des années précédentes où j’avais du chopper une angine ou une pharyngite dès la mi-octobre [la maladie étant le signal pour la mise en route du chauffage]… finalement le réchauffement climatique, moi je suis pour. Ca m’arrange pas mal et pour tout dire j’y ai activement contribué cet été en roulant l’autoradio à fond [mais bon c’était You don’t know Jesus de Mogwaï alors c’est la classe] les vitres ouvertes et la clim à balle.

Les ED de bactériologie ont ceci de formidable qu’ils font parti des fabuleux ED commençant par une interrogation écrite, notée, comptabilisée dans la moyenne G., portant sur le cours à venir. « Je vais chercher un crayon mais n’en profitez pas pour tricher ! ». Cependant il y a des instants de magie, un biologiste peut-être drôle : « Alors… Cas clinique n°3 : Un jeune homme de 24 ans consulte pour un écoulement purulent jaunâtre de la verge avec douleurs mictionnelles insupportables. 6 jours auparavant, lors d’un déplacement professionnel à Moscou, il confie être tombé sous le charme d’une hôtesse de bar avec laquelle il avait passé une folle nuit …Quelqu’un peut-il donc me citer cette bactérie de la pute de l’est ? » et un peu plus loin « Mlle K, 21 ans, consulte pour une ulcération génitale. L’interrogatoire et l’examen clinique orientent vers une IST liée à la présence de Treponem pallidum. Donc les mecs faites gaffe, ça pourrait être votre copine surtout qu’à Nantes on est en 3e place en France pour la Syphilis »

J’ai le sentiment que l’histoire de la freebox peut résumer ma vie, l’impression de l’attente perpétuelle de quelque chose qui ne viendra jamais, comme cette carte d’anniversaire.

Désolé pour la qualité. Cyann & Ben - Kria Brekkan












































Cyann & Ben - Sparks of Love (vidéo)


* « …, non, c’est vrai, je suis content que tu sortes avec Machin, non, je te jure, j’ai oublié son prénom, Machin, c’est pas péjoratif dans mon esprit, , c’est un terme générique, c’est affectueux, d’ailleurs je suis sur qu’on s’entendrait super-bien lui et moi, tu crois pas, de toute façon on a déjà un point commun, on est amoureux de toi, sauf que moi, maintenant, c’est sous l’angle de l’amitié, mais une amitié spéciale, hein, pas une amitié comme les autres, hein, hein, une amitié amoureuse, parce qu’on aura beau faire, il y aura toujours ça entre nous, ce sera plus fort que la mort, on en peut pas raturer le passé, le fait qu’on ait fait l’amour, ça, personne ne pourra jamais nous l’enlever, hein, Hélène, hein, hein, c’est pour ça que je dis que ça peut pas être entre nous comme ça l’est entre toi et tes autres copains normaux, tu vois, mais bon, c’est bien que ce soit terminé, ça vaut mieux comme ça, je préfère que tu sois heureuse, c’est mon seul souci dans la vie, il n’y a que ton bonheur qui m’intéresse, et si ton bonheur, c’est d’aimer des types comme Machin, je dois quand même respecter ton choix, ton choix est sacré, sacré, même si, là, il est contestable, je dois le respecter, j’avoue, parce que je peux te dire étant un ami, que je suis un peu déçu par ton choix, mais bon, je le respecte, et je suis sûr, mais alors sûr, que même si, sur le plan intellectuel, Machin t’apportera moins que moi, il te baisera sûrement mieux, et fera un très bon mari, puisque de toute façon, il n’y a que le cul qui t’intéresse, tu es comme les autres, je me suis fait avoir à cause de ton minois à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession, mais tu es une nympho, comme toutes ces putes qui remplissent les rues, tiens, et puis tu me dégoûtes, de toute façon je t’ai jamais vraiment aimée, y a que ton cul et tes seins qui m’intéressaient, je peux te l’avouer maintenant, et puis t’avouer aussi que lorsque nous nous promenions, tous les deux, eh bien, j’avais honte de toi, parce qu’au fond de moi-même, je te trouvais ridicule, et que ce ridicule te rendait laide à un point que tu ne soupçonnes même pas parce que tu es con comme tes pieds, ma pauvre, non mais qu’est-ce que tu crois, dis, tu te prends pour qui, là, hein, non mais tu te prends pour qui avec tes airs,, tes airs qui récoltent tous les beaufs du coin, parce que la seule chose qui t’intéresse, c’est de faire bander les beaufs, et même ça t’as de plus en plus de mal à le faire, parce que moi j’ai bien regardé dans la rue, et je peux te le dire, tu sais qui tu fais bander, hein, tu veux que je te le dise, hein, qui tu fais bander, eh bien tu fais bander les vieux, les vieillards sur les quais, là, près des bouquinistes, allez, dégage tu me dégoûtes, je veux plus jamais entendre parler de toi, plus jamais tu m’entends, casse-toi, va épouser ton connard foutreux et disparais à jamais. »