On est dimanche donc j’ai la migraine. Migraineux tout autant que mélancolique, l’un comme l’autre je m’y suis fait, bien que finalement la migraine et la mélancolie soient assez différentes.
La migraine c’est très localisé et violent, un point d’origine et une diffusion circulaire autour [conjecture de Pointcarré (?) oblige], comme le point d’impact d’une météorite et son cratère, une bombe et son souffle, tout ça dans ma tête et s’une seule tenue, sans répit. Aujourd’hui c’est le lobe supérieur droit, un peu en hauteur [d’habitude c’est juste derrière l’œil gauche, ça change sauf qu’en ce moment j’ai pas mal de crise de spasmes de mes paupières gauche… je suis en stage en ophtalmo mardi, je demanderai] et j’ai le sentiment que ma douleur à la partie mastoïdienne de mon sterno-cléido-mastoïdien droit en est une conséquence, bien que rien ne puisse me permettre d’en juger objectivement.
La mélancolie c’est un poison dans les veines, amer et mou, filant et insaisissable. Petit feu se propageant dans les vaisseaux. Au rythme du cœur, dilué et diffusé à l’ensemble du corps. Cependant il doit y avoir des endroits où il s’accumule plus : les poignets, la base du cou, autour du cœur mes coronaires doivent en être pleines. Parfois un surplus en local, tout passe dans le ventricule droit direction les poumons, passage au travers de la membrane alvéolo-capillaire, longue expiration et ce goût amer légèrement dioxydedecarboné sur la base de la langue. On n’ose pas ré inspirer tout de suite, de peur de ré avaler le peu dont on vient de se débarrasser.
18 octobre 2006
Dimanche
12 octobre 2006
Life is unfair
Malcolm, saison 1 épisode 12. Pom pom boy.
Y, S, H et moi.
H. (un autre) explique à ses fils [D, M et R] que leur famille est porteuse d'une malédiction, les garçons de cette famille ne pourront jamais avoir une vie de couple épanouie.
Y, S, H et moi.
Nous rions, comme souvent devant un épisode de Malcolm.
Les 4 loosers sentimentaux que nous sommes ne peuvent s'empêcher de rire jaune, intérieurement.
Quatre futurs vieux aigri, célibataires endurcis limites fières de l'être. Pour H j'ai de l'espoir, il a joué de déveine pour l'instant mais j'ai de l'espoir, plus facile à vivre que nous et moins d'attentes.
Il ne finira pas instituteur fumant la pipe en chaussettes dans ses tongs, philosophe en désaccord avec tout le monde ou psychiatre se tuant au travail pour oublier qu'il existe un autre mode de vie. Pharmacien heureux, je le vois.
Nous ne sommes plus que trois. Je n'oserai pas parler de malédiction, ni de trium vera de la loose car au final cette situation on l'a cherché bien que l'on ne puisse pas endosser la responsabilité du fait qu'aucune relation concrète ne nous ait été bénéfique. Il n'y a pas de responsable, la vie est juste… injuste. Il y a les gens heureux et nous.
Parfois j'ai envie de les prendre dans mes bras [alors que je suis sobre] mais pas ce soir parce que j'ai mal à la gorge.
Music : Elliot Smith - Sweet Adeline & Waltz #2
Passion
Ce soir j'ai invité une superbe femme à partager mes places pour le concert de Thomas Dybdahl. Une fois le concert de délicate[s] folie[s] achevé et la nuit bien entamée, nous décidons conjointement de quitter mon logement nantais pour s'enfoncer dans sa maison de campagne. Là-bas, je me suis dit que j'y resterai bien pour une eternité, au moins. Je me sentais chez moi...
Music : Sufjan Stevens - All The Trees Of The Field Will Clap Their Hand