14 février 2008

Raptus


à Chan.


Une nuit d'octobre 2005, Buck 65 interpréta en rappel de son concert dans le chaudron de l'Olympic le morceau Drawing Curtains. Dos à dos avec sa compagne [que l'on entend également dans la version album] il instaura un climax érotique, une passion sonore où les deux amants accolés donnèrent littéralement corps à cette poésie charnelle de l'amour fou. Je n'avais jamais connu ça. C'était l'ambiance la plus intenable que j'avais eu l'occasion de vivre jusqu'alors. Plus que tout. Mieux. Mieux que tous les émois passés. Plus érotique qu'un film de la nuit sur TMC, plus pornographique que le premier film de Laure Sinclair que j'ai pu voir un samedi soir de novembre 1995 alors que les parents prirent leur temps à rentrer d'un concert et, pire que tout, mieux, plus intense que ce que j'avais pu ressentir avec toutes les femmes que j'avais connu jusqu'alors. Ils faisaient l'amour devant moi de la plus belle façon qu'il m'ait été donné de voir et moi, je les regardais, je me laissais envahir par l'émotion et l'énergie qui se dégageait de cette fusion, j'étais transcendé par cette force passionnelle, par des sentiments trop grands pour ne pas déborder de ce corps bicéphale, ça dépassait ma psyché, corporellement réceptif à leur amour j'étais viscéralement viril [à la lecture de ces mots tu peux sans doute, ami lecteur, t'imaginer toutes sortes de choses étant donné l'absence de référence à une situation concrète de l'expression "viscéralement viril" ; et bien sache que quoique tu imagines, c'est vrai].





Ma foi, ma force, ma voix, mes serments
Gypsy Madonna, toute ta beauté réside dans tes sourcils
Ne les touche pas, je fais le dernier pari, silencieusement
Finalement. Je ressens toutes les fureurs de l’amour, violemment
Fleurs dans la pluie, feux sauvages dans le verger
Chantant sous la peine, je prie de me sentir torturée
Sucre et chaos, tous les autres sont ennuyeux
Allons faire le jeu par force jusqu’au matin

Au combien profond l’amour fou peut-il encore aller ?
Montre moi où cela fait mal et laisse moi l’embrasser
Je joue à l’envers de l’amour étroit
Je jouis le mystère de l’amour courtois

Faire la fortune des fous croyants semble crédible
Tu es nue exceptée pour mon diamant, démone impure
Je cherche l’explosion dans l’obscurité, j’en meurs
Aveugle. Je veux passer le reste de ma vie à essayer
Tout contre, Avaler, Le monde, Espérer.
Je dessine à la sanguine le lit, baisers aveuglants où tu ouvres
Obscène. J’étais coupable au premier regard d’être possédée
Faire face à la cascade, ma frénésie se confesse

Au combien profond l’amour fou peut-il encore aller ?
Montre moi où cela fait mal et laisse moi l’embrasser
Je joue à l’envers de l’amour étroit
Je jouis le mystère de l’amour courtois

Se passer et repasser le feu jusqu’à ce que les jambes dansent hystériques
Essayer de s’évaporer, j’entre dans le miracle
Je paie chaque jour le lourd plaisir d’être ton péché
Tu domptes mes mesures en étant dehors, en étant dedans.
Pour la pluie, pour la religion, pour la glace, pour oublier
C’est continu, je vais et je viens entre tes reins, caché
Après le bazar sacré que nous faisons, tu me laves les cheveux
Pendant que la fumée fait de beaux dessins dans les airs…

Au combien profond l’amour fou peut-il encore aller ?
Montre moi où cela fait mal et laisse moi l’embrasser
Je joue à l’envers de l’amour étroit
Je jouis le mystère de l’amour courtois



Chan Marshall, ce message t'est dédié.
C'est mon bouquet de lys blancs offert à une amoureuse capricieuse.
Je t'aime, tu sais. Ta voix, ton blues, ta guitare, cette bouteille de whisky que tu n'abandonnais jamais ... tout ça me manque.
Chan mon amour.
Si tu reviens, j'annule tout.




Mais débarrasse-toi de cette frange, cette coupe née du concile de Bernard Thibault II présidé par Mireille Mathieu.