30 avril 2007

Entre la peste et le colérique

J’hésite.

Les dimanches après-midi sont encore pires quand on hésite.

J’aimerai passer mon bulletin au white spirit. Effacer tout nom, toute trace, m’échapper d’une situation manichéenne aux rôles interchangeables qui n’est en aucun cas celle que je désirais. Le blanc virginal. Le vrai, pas celui du Chabichou. Le courage ou la lâcheté. Croire à l’échappement est une illusion et puis n’est-ce pas une façon de se protéger ? Une façon de dire, quoiqu’il arrive : « de toutes façons ce n’est pas ce que j’avais choisi » ? Quand bien même ça serait vrai…
Mais j’hésite.

Ou alors prendre le risque, après tout c’est tentant. Prendre un risque dont on espère qu’il sera payant sans avoir à le payer. Chez les détracteurs comme chez les supporteurs la manipulation est poussée à son paroxysme, à tel point qu’on ne sait plus ce qui est vrai. L’absurdité est telle que l’effet recherché aboutit à l’inverse de celui voulu. Les forces opposées s’annulent…
Mais j’hésite.

Cela fait des années que les filles de 20 ans ne s’appellent plus Michelle.




23 avril 2007

L'imposture socialiste

Le 21 avril 2002 est une des meilleures choses qu’il soit arrivé au parti socialiste.

Je me souviens. Georges Perec.

Il y a quelques jours, Groland diffusait un reportage intitulé « Le nouveau martyr ». Cette parodie de Tévéréalité cherchait une victime de l’insécurité dont s’empareraient les médias afin de faire basculer à droite la campagne. Le week-end passe, lundi JT de 20h, 8 premières minutes : Viol et assassinat de Sophie Graveau par un français d’origine bosniaque [a-t-on besoin de rappeler perpétuellement son origine alors qu’il vit en France depuis 20 ans]. Jugement du banlieusard qui a lapidé une fille qui se refusait à lui. Jugement des adolescents ayant lancé le cocktail Molotov dans un bus à Marseille brûlait une jeune fille. Hasard du calendrier ? Peut-être.

Jeudi, envoyé spécial, reportage sur l’économie souterraine en banlieue. On ne nie pas ce qui est montré, on peut discuter de l’objectivité du traitement, certes. Le gros point d’interrogation tient au fait que ce reportage est une rediffusion, d’il y a deux ans. Alors pourquoi maintenant, à trois jours du scrutin quand 40% des français sont indécis ?

Depuis 5 ans le PS agite l’étendard de Le Pen et appelle au vote utile™. Ce fantasme de l’extrême droite au second tour et surtout [parce que tout compte fait il n’y a que ça qui l’oligarchie dirigeante socialiste] leur absence au dernier round est une thématique récurrente exposée au visage de toutes personnes de sensibilité de gauche.

« Pour défendre cette manière de voir, on n’hésite pas à tout mélanger, à tout exagérer, afin d’inoculer aux populations traumatisés le pire des virus : la peur ». Claude Allègre.

Beaucoup de gens se sont sentis coupables d’un vote contestataire fait le 21 avril. Coupables de l’insuffisance du score de l’avatar de gauche face à un extrême monté en puissance.
En vérité, 21 avril 2002, Le Pen : 4 000 000 de voix. 1995, Le Pen : 4 000 000 de voix
Le coupable est-il le vote contestataire d’extrême gauche ou l’abstentionnisme ? Ceux qui ont voulu exprimer leur désaccord avec le programme PS ou les absents ?

Aujourd’hui 22 avril, bref calcul approximatif : 44 000 000 d’inscrits que je multiplie par une participation de 0.85 que je multiplie par un score de 11% (oui, vous l’avez reconnu) = 4 114 000, environ. Tiens ? Ca ressemble étrangement aux scores précédents. Le Pen a toujours le même nombre de voix, seul l’abstention fait varier son score.

La peur de l’extrême droite au second tour a servi au PS à rassembler les votes de gauche, même de ceux qui ne sont ni convaincu par ségolène ni par le PS en général.

Le score de Le Pen prévisible, relégué à la quatrième place, 14 % derrière le deuxième et 7.5 % derrière le troisième, on peut se poser la question de la pertinence du vote utile.

Même cumulée, l’extrême gauche est faible, siphonnée par le vote utile. Finalement on en revient toujours à Huxley, l’abolition des diversités afin d’obtenir une pensée unique. Ce soir beaucoup d’électeurs d’extrême gauche doivent se sentir volés par un vote, qui au profit de leur cri du cœur, n’était dès le départ pas pertinent et, a posteriori, inutile.

L’UMP comme le PS sont maîtres dans la menace par l’insécurité. Celle du quotidien pour l’un et l’électorale pour l’autre. La recrudescence de dernière minute de l’insécurité dans les médias a profité aux conservateurs de l’UMP et indirectement au PS par la menace d’un second 21 avril. L’hydre bicéphale tient la tête de l’échiquier politique, faisait mine de se haïr profondément, une relation de connivence est soigneusement entretenue afin d’étouffer quiconque d’autre oserait répondre d’une manière différente aux attentes des français.

Dans le fantastique département du Maine-et-Loire, il y a une participation de 90% (c’est bien) et Sarkozy arrive en tête (c’est mal).

Pendant la soirée télévisée on a pu constater que Jean-Pierre Chevènement était de gauche et qu’il avait de l’humour « ségolène royal à un programme novateur ». Que maintenant qu’il a retourné sa veste, Bernard Tapie peut enfin se lâcher sur ses ex-copains de gauche et que l’ultra-démago Fabius préfère, à propos d’Eric Besson, avoir un ricanement moqueur plutôt qu’un réel argumentaire.

21 avril 2007

Orphée rencontre Pavlov.

"Tu viens au meeting de ségolène royal ?"
J'ai d'abord cru a une boutade, une bonne vanne bien foireuse, quoique ces gens-là ne sont pas coutumiers de l'humour.

Dans un meeting de ségolène il y a de la musique, plein et fort et surtout plein et surtout c'est énervant. Dans retour au meilleur des mondes, Aldous Huxley explique comment la musique est utilisée comme outil afin de conditionner et d'accéder à la manipulation de masse. Tout passe avec de la musique. Avec un tant soit peu de lyrique, on appuie sur les émotions basses, les fantasmes archaïques, créant ainsi la communion de l'assemblée via le ressenti unique partagé de façon identique par tous les individus. La fusion des individualités dans le groupe [a fortiori si le groupe est de dimension inhumaine] aboutit à la perte de l'identité et du sens critique au profit d'une masse aisément malléable, prêt à entendre et à accepter n'importe quel propos. L'exemple le plus probant en est ,bien sur, Nuremberg en 36. Certes il y a des différences entre une réunion d'allemands bien élevés et un meeting de royal... les moustaches et les pin's.

Ensuite l'avatar de la gauche à évoquer l'histoire de Sophie Graveau. En évoquant avec gravitude cette histoire sordide, elle s'associe aux symboles que cette histoire peut véhiculer, devenant ainsi le chantre de la lutte contre les injustices et de la défense des opprimés. Bon plan marketing mais où est le rapport ? Quel rapport entre le pouvoir en place et ce genre de tragédie ? Cela arrivera, hélas, toujours quand bien même le président vient d'extrême-droite ou d'extrême-gauche.

Elle veut des actions pour les femmes et enfants victimes de violences sexuelles [difficile de trouver plus consensuel !] et des prisons spécialisées pour les délinquants sexuels qui du coup, pour ceux qui sont malades, sortent des lieux de soins. La sortie est définie par non-violence et non-dangerosité mais pas par guérison.

Rappelons que sur le thème de la santé mentale, elle a déclaré dans l'émission des 100 français " Il y a des vocations de psychiatres qui sont brisés car les études sont dures et scientifiques." On fait quoi ? On supprime le Numerus Clausus ? On enlève la partie scientifique des études médicales ? On sépare la psychiatrie de la médecine ? Oui, il y a des vocations qui sont brisés, c'est comme ça. Soyons clair, ce ne sont pas des métiers anodins et ils ne sont pas accessibles à tous. Le NC est très con comme système mais c'est le moins pire.

Dans la propagande de royal et plus généralement du PS, il y a un aspect que je trouve particulièrement pervers : c'est le renvoi perpetuel à moi, nous. "Demain ne se fera pas sans toi", "Votez pour vous", ce genre de choses. Avec Chirac c'était clair : "J'ai une bonne gueule, je suis sympa : votez pour moi" pas d'ambiguïté. Ici le destinataire du message est directement impliqué de force par ce jeu de miroir : "Vous êtes géniaux alors vous devez voter pour moi"

Il y a aussi de la perversion dans le vocable. Pourquoi, devant des millions de téléspectateurs, substituer le mot mère par maman si ce n'est pour attendrir le destinataire, verser dans le pathos et l'émotion facile ?

Il n'y a pas qu'elle qui a des troubles du langage, il y a aussi José le scientifique qui connaissait tout de la dangerosité des OGM avant même les scientifiques. Ainsi "J'ai détruit un McDo" devient "J'ai démonté un McDo" et "Je pense que les OGM ne sont pas funky, je fais des actes inciviles en détruisant propriété d'autrui" se transforme en "On m'enferme pour mes idées !", c'est vrai ! S'il était resté chez lui à penser de la même façon tout le mal qu'il pense des OGM, il aurait surement été inquiété.

On peut aussi facilement cracher sur sarkozy mais c'est un peu trop facile en ce moment. Entre ses récentes déclarations sur le déterminisme génétique et son attitude ultra-violente, il se discrédite déjà suffise ment lui-même. L'excellent Joseph Mace-Scaron a témoigné du malheur qu'à été le sien de ne pas partager les visions de nicos.

Sur mon ancien blogue, je faisais déjà état de mon aversion pour tout système bipolaire. Rien n'a changé. Nous nous dirigeons vers un second tour bien old-school sans évolution prévisible. On peut entendre, lire, voir "ce que les français veulent c'est un clivage droite/gauche, des idées tranchées, un duel séculaire comme on sait les faire". Merci de penser pour moi les gars.


Je voulais mettre Floyd the Barber mais bon...


Edit : voilà qui est chose faite grâce à Yellownigga. Merci.

06 avril 2007

Contre-transfert

Chaque nuit ... non, pas envie d'expliquer. Inutile. Comprenne qui pourra, tant pis s'il n'y a qu'une personne - on oublie le reste du monde.
Au secours des innocents il existe des dictionnaires de symboles, il suffit de suivre les liens [de la pensée]. Je ne suis pas garant de l'interprétation. Il y a des âmes en peine tandis que les amants peignent.

Finalement les mots sont bien choisi [ne trouves-tu pas ?], rétro-, anti- ... ça aurait pu. C'est contre-, et moi j'aime.

03 avril 2007

Ah bonsoir ...

ségolène royal ...

"Oui, il existe un vaccin contre le SIDA"

... ah quand même.



Sois gentil, pas méchant,
C'est pas gentil d'être méchant,
C'est mieux d'être gentil.