02 juillet 2008

Pool : les actes & la parole


Vidéo hallucinante de ségolène royal que je ne découvre que maintenant :



Ségolène Royal (un temps joliment tagguée "ségolène
anal" à l'internat de l'Hôtel-Dieu) est de droite, c'est maintenant clair pour les personnes qui en doutaient encore. Bien sûr, la question légitime est "quid de la différence droite/gauche ?". Pour ma part je donne deux définitions, m'appuyant sur une dichotomie, théorie et pratique. La première est celle donnée par Pierre Bourdieu sur la vidéo qui va suivre (où il y énonce, en 1999 déjà, que madame anal est à droite), soit la différence se définit par le rapport à l'autorité qui est brillamment illustré (on se demande presque si elle ne fait pas exprès pour un cours de travaux pratiques) sur la première vidéo. La seconde, plus actuelle, repose sur l'acceptation du libéralisme comme mode dominant. Là encore cette définition éclate le PS en deux (?) car, bien évidemment, pour nombre d'hiérarques du parti socialiste, c'est déjà acquis.



Devant une absurdité telle du clivage voulu par ceux qui craignaient pour leur place et une telle confusion des genres, on aurait pu s'attendre à l'émergence d'une troisième force proposant, même pas quelque chose de nouveau, mais quelque chose d'au moins différent de cette mascarade. Pour ma part j'ai soutenu l'homme qui murmure à l'oreille des chevaux (faute d'avoir un autre auditoire) mais j'étais ouvert à tout. Georges Marchais président, je prenais, aussi.
Hélas,
les castratrices chauves firent allégeance à sarkozy à deux reprises (et Pierre nia par trois fois avant le chant du coq), perpétuant le système sclérosé bicéphale de papa.


De quoi Badiou est-il le nom ? Il y a quelques années déjà, il conseillait aux juifs d'Israël "d'oublier le génocide de la seconde guerre mondiale". Déjà que la pardon est difficile, un par l'atrocité, deux par l'absence physique de responsables alors l'oubli... difficilement envisageable. La suppression de souvenirs engrangeants des êtres névrosés (ce que je veux bien reconnaître, quand on traîne une telle mémoire et qu'une part de l'identité y puise racines) fut une technique utilisée par Freud pendant un temps avant qu'il ne critique lui-même sa technique sous les effets secondaires ressentis par ses patientes (
études sur l'hystérie).
En tant qu'ashkénaze, j'ai déjà un peu de mal avec le bonhomme. Un jour, quelqu'un m'a fait part de son admiration pour lui, la découverte récente de Badiou pour cette personne me donnait l'impression d'avoir à faire à Saint-Paul sur la route de Damas.
J'ai demandé pourquoi elle pensait qu'il était si brillant, la première (et unique, il me semble) réponse fut "c'est juste le philosophe français le plus traduit dans le monde". Ah, tout de suite. Il est vrai que la diffusion de masse internationale est forcément un gage de qualité, que l'on a jamais vu d'artistes, philosophes, savants, penseurs n'avoir une reconnaissance à leur hauteur en post-mortem, quand ce n'est pas une reconnaissance limitée à un cercle restreint.
A.B. est récemment l'auteur d'un petit livre, oui petit, on aurait pu se dire qu'un autre format de diffusion aurait été plus adapté mais chez Badiou (comme chez Michel Onfray) toute production se doit d'être diffusée en consommable griffé A.B. c'est dire. Ce livre traite de ce que l'on nomme Sarkozy, on y trouve cette phrase : "'Sarkozy' is the name of a rampant process by which, step by step, and with violence, entire sections of the population are relegated to a status deprived of rights, and are offered up to the police as internal enemies." (je ne l'ai trouvé qu'en anglais, désolé, mais dans le livre elle est en français) Bon, outre l'opportunisme flagrant de sortir un tel livre à l'époque à laquelle il est paru, je me pose une question (parce que je n'ai pas lu le livre, soyons honnêtes pour une fois) : le mot "rampant" est-il défini dans le livre ? où est-il placé ici, avec tout le champ lexical qu'il emmène avec lui, sans légitimité absolue, juste pour faire un peu de propagande subliminale ?
Badiou est connu dans le monde entier pour être un de ses intellectuels qui joignent réflexion et militantisme, les actes à la parole. C'est donc plutôt surprenant de le lire faire l'éloge d'Heidegger (membre du parti nazi) dans la préface du livre des correspondance de ce dernier avec sa femme. La trace d'Heidegger est présente dans la pensée de Badiou (de même, à moindre degré, celle du concept "
d'état d'exception" cher à Carl Schmitt, autre nazi de première) mais, quand même, il faut, dit-il, cloisonner le Heidegger penseur du Heidegger-nazi-vilain-pas-beau (pas de ça chez nous !).


Encore une fois : la télé n'est pas une cible. Elle sert ce qu'on lui demande. Plus de culture, plus d'intelligence à la télé ? l'expérience fut faite, elle est renouvelable. Mettez de la culture, pire ! de la bonne culture, en face d'un Christophe Dechavanne, d'un épisode de
sex & the city et d'un OM-PSG ; le résultat est sans appel. L'évolution doit se faire en amont soit à l'école, plus globalement dans l'éducation. Et même à l'université, qu'on arrête de baigner les gens des phrases, dans la grande partie des cas incompréhensibles, de Lacan. Il faudrait arrêter de considérer la psychanalyse comme un faire-valoir culturel. La question n'est pas d'avoir chasse gardée mais on se retrouve bien souvent avec des idées fondées sur des croyances ahurissantes, le pire étant l'utilisation qui en est faite.
"Si la psychanalyse est difficile d'accès aux médecins... elle est impossible pour le reste du monde" Jacques L.
Qu'on arrête de "
cultiver" (pour ton plus grand plaisir, lecteur, ce verbe est à voir dans ses deux sens) avec des notions qui ne peuvent être comprises par des gens qui n'ont jamais fréquenté le monde la pathologie mentale. Par exemple, une auto-proclammée Tête chercheuse (oui, la modestie ne l'étouffe pas) m'a dit qu'un prof de psychiatrie (dont on parlait dans un domaine qui n'a rien à voir) ne pourrait plus enseigner aujourd'hui. J'ai demandé pourquoi parce que je suis le genre de mec qui aime bien savoir pourquoi. La réponse fût "Ben, heu... quelqu'un qui dit que les névrosés sont des gens qui croient que leurs parents les aiment" Wow, c'est vrai qu'avec de tels propos on ne pourrait plus enseigner aujourd'hui. J'ai également supposé que l'enseignant d'alors n'a pas fait que sortir cette phrase choc, qu'il a expliqué tout le cheminement, toute la réflexion, toute l'etiopathogénie qui a mené à cette phrase, naïvement peut-être.




Musique :
Sea Lion de Sage Francis. Avec Will Oldham et Saul Williams. Rappelons, contrairement à ce que croit Maxime Pisano, le blogger à l'acné résistante (je m'excuse d'avance, c'était inutile) et au look vestimentaire de jeune UMP (par contre de telles fautes de goûts sont difficilement pardonnables), que Saul Williams est l'artiste de l'album The Inevitable Rise And Liberation Of Niggytardust. Ce n'est donc pas NIN comme il a pu me l'affirmer non sans un certain aplomb, juste avant de me dire "faut se renseigner un peu !".
Ah bonsoir !




4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis à la fois surpris et un peu déçu : soit, Martin H. a été membre du parti nazi ; cependant il ne faut pas oublier que son mentor était Husserl, juif notoire, qui a justement dû céder sa chaire à l'université de Tubingen (je crois) à son élève favori, à cause que les vilains et vrais nazis méchants étaient un peu trop antisémites. Après, oui, on peut lui reprocher d'avoir adhéré au parti à la croix gammée, parce que quand même, c'est pas terrible sur un CV a posteriori.

Après, grosse faute de goût chez monsieur Badiou concernant la question de l'oubli de la Shoah. Je crois que dans le film de Amos Gitai Kedma, à la fin, un poète d'obédience judaïque est vraiment vénère contre son peuple, parce que ce dernier, selon lui, ne peut vivre que dans la souffrance, et a besoin de cette souffrance pour exister (esclavage par les Egyptiens, Exode, pogroms, génocides, régimes spéciaux en Europe du Sud au Moyen Âge, j'en passe et des moins pires). Mais il ne faut pas non plus oublier que le génocide qu'a connu le peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale n'est pas un détail de l'histoire.
Une crainte par contre : cette année, nous avons célébré les 160 de la deuxième abolition de l'esclavage en France. Notre belle cité ligérienne a été une des villes les plus actives en ce qui concerne les manifestations diverses et variées à ce sujet. Et à l'occasion d'une émission de Happy Culture sur le sujet, nous avons reçu divers membres d'associations, dont les très polémiques Passerelles Noires (qui défilent désormais une fois l'an grimés en esclaves à travers Nantes - un poil violent je trouve). Après avoir été très soft en direct, hors micro, ils nous ont incendié de manière dingue, allant jusqu'à faire des comparaisons quantitatives entre Traite des Noirs et Shoah.
La crainte, donc, c'est qu'à terme, il y ait une sorte de concurrence des victimes, et ça c'est quand même assez grave. i.e. de savoir qui des Juifs, des Palestiniens, des esclaves noirs a le plus morflé et était le plus légitime à être mis en avant. C'est malsain et dangereux. D'ailleurs, cette enquête lancée par le CRIJ à propos des images de la mort d'un jeune palestinien et de son père (j'ai oublié leur nom) par les forces armées israëliennes me fout un peu les boules.

Voila, j'attends le live de Radiohead sur France 4, mais là, c'est BB Brunes, et j'en peux déjà plus. Salut et banzaï.

Spirale a dit…

Le nazisme ne s'axe pas sur un racisme biologique envers les juifs. C'est avant tout une logique, une façon de fonctionner.
On pouvait être nazi (convaincu) sans pour autant avoir une haine viscérale pour quelconque biologie judaïque.
De plus comme l'a déjà souligné Jonathan Littel dans son essai consacré au décryptage des écrits de Léon Degrelle (http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Degrelle), le racisme nazi n'est pas biologique mais culturel.
Ainsi l'on pouvait signer l'extermination en masse de juifs puis rentrer dans sa voiture, caresser sa chienne en écoutant Mozart avec l'impression que l'on a juste fait son travail.


La phénoménologie à l'époque d'Husserl c'est comme l'existentialisme à st-germain à l'époque de Sartre, on pouvait chopper des meufs avec ça !



La course au statut de victime est bien évidemment à fuir, l'avenir semble plus que compromis lorsque qu'il y a toujours nécessité d'avoir un persécuteur pour se sentir exister. Et vivre tout le temps dans la réminiscence d'un passif difficile n'aide pas non plus, la revendication encore moins. On ne peut pas demander aux autres de payer pour leurs abcêtres ad vitam eternam. Pourtant avec mon statut d'Uruguayo-vendéen, putain, je pourrai réclamer.


Sinon j'ai réalisé mon rêve et j'ai vu David Dominguez en concert à la fête de la musique de Trémentines (http://fr.wikipedia.org/wiki/Trementines). On avait qu'à demander pour avoir les chansons qu'on voulait mais cet enfoiré changeait les paroles de ses classiques, impossible de suivre ! C'était une vraie cacophonie.

Il est dix-neuf heures et je suis déjà un peu saoul, c'est beau la vie.

Anonyme a dit…

ta derniere phrase de ton commentaire est tres belle,

voici la mienne,

je suis tout seul dans une très très grande maison, il est 7h, je suis un peu pété, et vais me coucher dans un lit dans lequel j'ai fait l'amour il y'a fort longtemps.
Aujourd'hui je suis seul...

Docteur Peuplu a dit…

Cette première vidéo est tout simplement énormissime !!!!! :o

Je suis étonné de ne pas en avoir entendu parler avant.... ca date de quand ???